Vœux 2021





Je profite d'un des rares accès que je puis avoir à l'Internet pour vous souhaiter, pour l'année à venir, mes meilleurs vœux de travail et de réussite.

Ayant reçu deux messages d'étudiants inquiets ("Professeur, où en êtes-vous des corrections de partiel ?" et "Papa, rentre à la maison") par le dernier bateau, j'en profite pour faire un bref point sur ma situation. Comme vous n'êtes pas sans l'ignorer, je me suis embarqué en janvier 2020 pour une mission scientifique d'un an sur les îles KERGUELEN en tant que botaniste (ma quatrième passion) pour étudier l'adaptation des lichens de type Aspiciliopsis macrophthalma au stress abiotique. La campagne s'est bien déroulée mis à part la présence sur le site du "professeur" GRUFFAUT, "océanographe" de "renom" qui est notamment "célèbre" pour son ouvrage co-écrit avec le "professeur" BOUSIER. Il était grand temps que cette année prît fin et c'est avec soulagement que tous les deux (et les 40 autres résidents de l'île, lassés de cette querelle) avons accueilli l'arrivée du bateau de ravitaillement MARION DUFRESNE qui devait nous ramener sur l'île de la REUNION pour janvier 2021.

Ma qualité de capitaine de corvette de réserve de la Marine Nationale m'a valu le privilège de monter sur la passerelle pour la manœuvre, et par un enchaînement de circonstances qu'il serait trop long de relater ici (mais la version informatisée des cartes hydrographiques du SHOM est vraiment écrite en trop petit, ils devraient penser à augmenter la police des hauts-fonds qui demeurent invisibles à l’œil plus si jeune) nous avons été victimes d'un talonnage qui a entraîné un début de voie d'eau, heureusement sans conséquence plus grave que d'immobiliser le navire quelques mois supplémentaires. Nous en sommes quittes pour poursuivre nos observations sur KERGUELEN, hélas parmi les "scientifiques" qui étaient à bord du MARION DUFRESNE se trouvait le "professeur" BOUSIER lui-même, venu relever son protégé GRUFFAUT. Je les ai désormais tous les deux sur les bras en attendant le navire de secours. Consternant !

La "bonne nouvelle", si l'on veut, c'est qu'en raison de cette situation exceptionnelle, le ministère de l'instruction et de la recherche a accepté ma 15ème demande dérogatoire de report de ma mise à la retraite d'office. A mon retour en métropole, je serai donc affecté pour une durée n'excédant pas un an en tant qu'attaché temporaire d'enseignement à l'université de PICARDIE. Un savant de ma renommée, se retrouver à donner des cours à des étudiants de première année de licence, avouez qu'il y a de quoi oxyder un gaz rare ! Mais tout plutôt que la retraite avec YVONNE dans notre longère en SOLOGNE, alors j'avalerai mon chapeau et j'irai prêcher dans le désert à AMIENS devant un parterre de jeunes sots qui mâcheront leur CHEWING-GUM en regardant mes éblouissantes démonstrations avec le regard du Bos taurus femelle toisant une PACIFIC 4-6-2.

Tout ceci, cher lecteurs, pour vous prier de ne pas vous impatienter. Mon retour est prévu dans les mois à venir et je profiterai de cet ultime répit avant ma mise à la retraite pour renouer avec ce cycle de conférences débuté il y a 49 ans déjà.

J'espère simplement que rien de fâcheux ne s'est passé dans le reste du monde en mon absence.


Le professeur Van de Burne.